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Une légère baisse des prix de l'immobilier en France | Avril 2024

Pour ce premier trimestre de l'année 2024, la tendance est à la baisse. Un recul léger des prix sur le territoire a pu être observé, avec d'importantes disparités, selon les régions.
Il est vrai qu'après des années de hausse, de taux d'emprunt historiquement bas, le marché immobilier devait tôt ou tard entrer dans une phase d'ajustement. Sera-t-elle toutefois significative, suffisante, dans la durée ?

Actuellement, la baisse des prix demeure trop timide pour booster un marché fragilisé, auquel s'associe une conjoncture économique dégradée. Les transactions immobilières ont donc logiquement diminué sur le terrain. Des volumes en décroissance dans le neuf, comme dans l'ancien, du fait de la dégradation des conditions d'emprunt ces derniers mois. Les banques centrales ont en effet revu leur taux directeur à la hausse, pour lutter notamment contre l'inflation. De ce fait, les banques commerciales, demeurent moins accommodantes, avec des conditions d'octroi plus restrictives. La demande, se trouve ainsi en déclin.

A présent, une correction des prix plus importante reste nécessaire, pour redynamiser un marché en perte de vitesse, régénérer un secteur dont les prix pratiqués ces dernières années, se voyaient de plus en plus décorrélés de la courbe des salaires. Face à ces prix élevés et une raréfaction du crédit, de nombreux ménages ne peuvent désormais prétendre à un prêt immobilier pour l'acquisition d'un appartement ou d'une maison. Une situation délicate, mais pas si surprenante, compte tenu de l'évolution des prix de l'immobilier au cours de la décennie passée.

Rappelons-nous, les taux historiquement bas, conjugués parfois à diverses aides, telles que le PTZ, pour un premier achat, ont copieusement poussé les prix vers le haut, et parfois à des niveaux excessifs, il faut bien l'avouer. Dans diverses villes ou quartiers prisés, Paris et les grandes métropoles en tête, les prix ont flambé durant des mois et années. A ce jour, le secteur fait donc face à une conséquence de cette envolée, qui se traduit pour le moment par une modeste baisse, une tendance qui devrait persister durant les prochains mois, en raison de la progression des taux.

Dès lors, ce recul des prix va-t-il s'accentuer ? Objectivement, une baisse plus prononcée serait convenable dans la durée. Mais il faut être clair, une chute rapide parait peu envisageable. Certains vendeurs ne souhaitent d'ailleurs pas à l'heure actuelle, revoir leur prix à la baisse et cela est parfaitement compréhensible de leur point de vue. Quelques propriétaires retirent ici et là leur bien du marché, et certains imaginent même un retour à la hausse d'ici peu. Une correction adéquate des prix, en harmonie avec la conjoncture, peut donc prendre du temps, d'autant que le marché résidentiel est un marché de propriétaires essentiellement, et non d'investisseurs.

Enfin, chaque situation, époque, est spécifique. Si un ajustement des prix vers le bas semble s'engager, rien n'indique clairement qu'il se poursuivra sur le long terme, dans un contexte de conjoncture extrêmement imprévisible. Différentes mesures, actions politiques notamment, peuvent également voir le jour, dans l'optique d'un soutien au marché, de nouveau sous tension. Toutefois, l'indicateur à surveiller se situera autour des décisions des banques centrales, particulièrement attendues, au cours des prochains mois, mesures qui dessineront les principales tendances du marché de l'immobilier résidentiel français.


Avril 2024